La formation à l’IPD

Pourquoi des Masters en Développement Durable ?

Lors de sa création, l’IPD s’était idéologiquement rangé dans le camp de ceux qui cherchaient une troisième voie de développement, celle de Nyéréré (le développement humain et participé), de Nkruhma (approche panafricaine et intégration régionale du développement et des pays africains), de François Perroux et du Père Lebret (le développement de tout l’Homme et de tous les Hommes), et de Schumpeter ou même d’Hirschman.

Mais dès 1989, la chute du Mur de Berlin entraînait l’effondrement du modèle socialiste.

Dès lors, le modèle capitaliste régnait seul, préparant les évènements que nous vivons actuellement. Or, ce modèle n’est pas acceptable. Il a créé tant d’injustices et d’inégalités, écrasant les personnes, les pauvres et les plus démunis.

En Afrique, il a apporté par la colonisation, la dépendance économique et politique et une plus grande pauvreté et l’aide qui aurait dû aider les pays africains à s’en sortir a créé une déresponsabilisation et la corruption.

L’IPD doit donc innover et rechercher sa voie dans la ligne d’une économie sociale de marché.

Comment former les élites qui seront demain responsables de promouvoir un développement responsable et durable ? C’est la question à laquelle l’IPD de 2010 doit répondre. Comment ?

Choisir le développement durable n’est pas neutre.

La durabilité du développement que l’IPD veut promouvoir en Afrique repose non seulement sur des mesures concernant l’environnement et l’écologie, mais aussi sur des dimensions liées à une durabilité sociale, économique, financière, culturelle et politique.

Tous les étudiants qui prépareront un Master / IPD devront donc suivre le Tronc commun de formation en développement durable.

Cependant, il faut dépasser la formation dispensée par les universités africaines et du Nord. L’IPD doit créer, en Afrique, des spécialisations de ces MA.

Le modèle de formation des Master / IPD repose sur un enseignement et une pratique du développement en partant de la base, du village, du quartier et des personnes qui y vivent.

En conséquence, les spécialisations des Master / IPD suivront cette stratégie de formation « bottum/up ».

Un premier MA sera consacré à l’étude du milieu et des besoins de développement global des personnes qui y vivent d’où le MA en « Développement local, humain et participation ».

Suivi de celui qui concerne la formation des cadres qui travailleront avec les « Femmes, Jeunes, enfant et développement social », premier public-cible du développement local.

Deux besoins essentiels  doivent être couverts par la formation IPD et qui sont spécifiques à l’Afrique :

  1. « Promotion de la Paix et la Réconciliation »
  2. « Sécurité et Souveraineté alimentaire ».

En effet, le développement ne peut se réaliser que dans des pays et des milieux où règne la paix et où les populations sont prêtes à participer aux efforts accomplis et quand ces mêmes populations sont nourries convenablement.

Les gouvernements africains se sont sentis trop souvent seuls responsables du développement et ils n’ont pas su s’associer la participation des populations qui devraient être  pourtant les principaux bénéficiaires de leur action.

C’est pourquoi le Master / IPD donnera une grande importance à la « Formation de Leaders de la Société Civile » capable d’assumer  ses responsabilités dans le développement.

Par ailleurs, l’IPD base sa formation sur l’initiative économique des individus et de  groupes mutuels et coopératifs.

La formation des Master / IPD choisit de privilégier la création et le développement des Petites et Moyennes Entreprises (PME) autour du noyau familial africain qui a déjà innové, et a produit un bien commercialisable  qui répond aux besoins des populations.

Ces PME formeront ainsi le tissu d’un modèle de développement privé, base essentielle d’une économie sociale et solidaire.

Le Master / IPD proposé dans chaque IPDR en spécialisation « Développement et création de PME et Coopératives et promotion de l’économie sociale et solidaire » sera proposé aux étudiants.

L’appui à la formation des cadres des collectivités locales, régionales et des gouvernements et de leurs services et départements ne sera pas négligé.

Une très forte demande de formation existe à ce sujet et les Banques de Développement africaines sont prêtes à aider au financement de telles initiatives. Par ailleurs les IPDR répondent, en partie, depuis plusieurs années, à ce besoin de formation. L’IPD créera donc un MA « Projets, Programmes, Planification et Intégration Régionale » pour répondre à cette demande.

Mais, aucune initiative ou projet de développement ne peut se réaliser sans un financement adéquat. Mobiliser les ressources financières propres au milieu, chercher des investissements locaux et nationaux, promouvoir des instruments de financements adaptés, tel sera le but de la spécialisation du Master / IPD « Financement du Développement ».

Enfin, le Master / IPD doit comprendre dans son Tronc Commun l’exercice individuel et collectif de  l’analyse des défis face auxquels l’Afrique doit faire face en 2010 et dans ces 20 prochaines années.

A la suite de laquelle des propositions novatrices seront recherchées en commun entre professeurs internes et experts praticiens externes et étudiants.

Mais à quoi sert de former des cadres de niveau supérieur par un tel modèle, si cette formation n’est pas intégrée dans des valeurs essentielles de justice, d’équité, de solidarité et de l’intégrité vécues par ces étudiants, futurs responsables face à leurs frères plus déshérités ? L’IPD cherchera à promouvoir cet « esprit IPD » qui a valu aux anciens leur réputation et la reconnaissance de leurs collègues.

C’est à ce modèle de formation que  les équipes des IPDR et du CPIDD se consacreront. Ils chercheront à devenir des « pôles de haute compétence » dans chaque spécialisation qu’ils auront choisie.