Contexte :

Depuis plusieurs années, les migrants africains sont bloqués en Afrique du Nord et cherchent par tous les moyens à passer la Méditerranée pour trouver un emploi en Europe. Nous connaissons les problèmes dramatiques qui se posent pour eux et pour les pays concernés tant du Sud que du Nord.

Une des solutions pour éviter leur l’exode : la création d’emplois en Afrique.

L’Institut Panafricain pour le Développement (IPD) propose un « Programme d’insertion économique des migrants ». Il a choisi le Maroc, où il est déjà opérationnel, pour sa première initiative.

 

Concept :

Former des migrants par groupes de 30 en apprentissage auprès d’artisans marocains actifs dans le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), leur donner une formation théorique à la création d’entreprise, et les accompagner pour faciliter leur retour au pays et y créer une petite entreprise.

 

Objectifs généraux et spécifiques du programme :

Objectif général :

Contribuer à l’insertion économique des populations en situation d’immigration sur le territoire Marocain.

 Objectifs spécifiques :

  1. Développer la compétence/métiers chez les immigrés ;
  2. Promouvoir l’installation des activités économiques initiées par les immigrés ;
  3. Faciliter le retour des immigrés dans leur pays d’origine, ou l’insertion professionnelle locale.

 

Partenaires :

 

  1. L’Institut Panafricain pour le Développement Afrique du Nord (IPD/AN)

L’IPD/AN avec son équipe fournira au programme le soutien de la « formation/entreprise » et de la réinsertion. Il sera en liaison étroite avec les autres Instituts régionaux de l’IPD qui ont, depuis quelques années, promu des programmes d’insertion des jeunes (projet Jeunes/Emploi de la région des Grands Lacs et du Cameroun) et du développement local de nombreuses communes du Cameroun et du Burkina (projet PROFADEL). Ces programmes des IPDR, qui ont créé de nombreuses petites entreprises pour des jeunes et des femmes seront précieux pour organiser le retour des migrants, les accueillir et les soutenir dans leur réinsertion économique après leur formation au Maroc.

  1. Le REMESS

Le Réseau Marocain de l’Économie Sociale et Solidaire (REMESS) est une structure associative initiée en 2006 par 24 associations marocaines qui travaillent dans l’accompagnement des petites entreprises et des coopératives dans le but de promouvoir les alternatives de l’Économie Sociale et Solidaire.

Le rôle du REMESS consistera à sélectionner les artisans locaux chez lesquels les migrants feront leur apprentissage. Il mobilisera son personnel et mettra à la disposition du projet des outils de travail qu’il a développés (élaboration des plans d’affaires pour la très petite entreprise, coaching, technique de concertation, accompagnement des coopératives, commercialisation et organisation des foires, etc).

 Le REMESS, de par son expérience dans le milieu de la petite entreprise et de l’artisanat au Maroc, sera le socle de la réalisation de ce programme. Il apportera non seulement son expérience de plusieurs années, mais aussi ses relations étroites avec le gouvernement et les organisations locales concernées par ce programme.

  1. Les artisans locaux, leur coopération et leurs associations

Les artisans locaux, chez lesquels les « migrants » feront leur apprentissage de métier seront sélectionnés par le REMESS, l’IPD/AN et les organisations locales qui travaillent journellement avec les réfugiés sur le terrain dans la région de Tanger.

  1. Les associations locales d’appui aux migrants

Il existe localement plusieurs ONG qui organisent des activités avec les migrants, qui les soignent, leur apportent de la nourriture et leur donnent des cours d’éducation sociale. Ces associations, proches des migrants et reconnues par eux, seront des acteurs privilégiés du programme pour sélectionner parmi eux, ceux qui doivent recevoir la formation prévue par ce programme.

  1. Le gouvernement marocain et les organisations internationales présentes au Maroc

Le REMESS est très proche du gouvernement et des agences officielles et internationales qui sont concernées par la question des migrants.

 

 Bénéficiaires du projet pour une première action test :

30 personnes d’origine africaine en situation d’immigration et sans ressources vivant sur le sol marocain et possédant une autorisation de séjour au Maroc.

Bénéficiaires indirects :

  • Les familles des 30 bénéficiaires.
  • L’économie du Maroc et celle des pays dans lesquels les personnes choisiront de s’installer et de créer leur entreprise.
  • D’autres migrants, si le projet s’étend.

 

Activités prévues :

 

  1. Sélection des candidats

Elle sera effectuée par un Comité du programme avec le REMESS, l’IPD/AN et les associations locales concernées par les migrants.

  1. Formation à l’apprentissage

Cette formation est la clé du programme. Les migrants ne sont pas suffisamment formés, surtout dans des métiers manuels, là où il y a du travail.

Le programme a donc prévu de placer, par groupes de 30 migrants pendant six mois, ces personnes auprès des artisans marocains dans les domaines choisis qui sont en priorité pour les femmes des métiers de production d’habits, de farines et de jus de toutes sortes et de petit commerce. Pour les hommes, les métiers de mécaniciens auto, vélos, du bâtiment : maçons, peintres, carreleurs, du commerce, etc.

L’apprentissage sera supervisé par les membres et experts du Comité et fera l’objet d’un contrat dûment signé par les parties pour assurer le bon déroulement et l’efficacité de la formation.

  1. Formation théorique au lancement de sa petite entreprise à l’IPD/AN

Par ailleurs, si 80% du temps de travail du migrant sera consacré à sa formation sur le tas dans la petite entreprise marocaine, 20% de son temps lui permettra de suivre dans les locaux de l’IPD/AN une formation à la « création d’une petite entreprise ». Cette formation sera complétée par des cours et visites de projets proches de leurs besoins afin de pouvoir créer à leur tour leur propre petite entreprise.

  1. Coordination et encadrement du programme

Le programme sera encadré principalement par le REMESS et l’IPD/AN avec les concours des acteurs connus dans ce milieu.

Ces responsables du programme auront à rendre compte de la gestion du programme à la Fondation IPD et au financeur de ce projet.

La FIPD accordera au programme un soutien permanent et l’organisation de deux missions du Président de la Fondation.

 

Résultats escomptés :

30 migrants sont capables d’exercer un métier, disposent d’un projet et d’un plan d’affaire relatif à la création d’une activité génératrice de revenus. Ils sont accompagnés dans leur choix de retour.

 

Demande :

La Fondation de l’Institut Panafricain pour le Développement cherche des financements pour lancer ce programme sur un an et le multiplier dès 2018.